Yom Ha’Shoah, jour de commémoration

et de lutte contre l’antisémitisme

Action de l’ « Organe de Consultation entre les Juifs et les Chrétiens  de Belgique » contre une vidéo antisémite de la VRT,  action couronnée de succès.

En ce jour du souvenir de la tragédie du peuple juif dont plus d’un tiers a été assassiné par la machine à tuer nazie, il faut se rappeler que cet événement a été précédé d’une organisation de haine antisémite à l’échelle industrielle en Allemagne et dans les pays occupés par celle-ci.

Une commémoration regroupant les principales organisations juives, dont le Consistoire Central Israélite de Belgique, a été organisée à Bruxelles au Mémorial de la Déportation, avec la lecture des 24.036 juifs de Belgique déportés de la Caserne Dossin à Malines, des 5.593 juifs de Belgique, déportés à partir de Drancy et des 245 résistants juifs de Belgique tombés pour leur action.

A la libération, le mot d’ordre était : « Plus jamais ça ! » Ce qui implique, entre autres, l’interdiction absolue du négationnisme et celle de tourner la souffrance humaine en dérision. Tous les citoyens et toutes les démocraties se doivent donc d’interdire ce poison qui tue.

Malheureusement, certains ne mesurent pas l’importance capitale de ne pas sombrer dans l’antisémitisme. Le 7 avril dernier, à l’occasion d’un programme diffusé par l’officielle VRT (Vlaamse Radio- en-Televisie omroeporganisatie) intitulé « De Ideale Wereld » (« Le Monde Idéal »), les téléspectateurs ont pu voir une parodie du film « La liste de Schindler » de Spielberg, contrevenant d’une manière éhontée à l’éthique la plus élémentaire en se moquant de la souffrance des victimes juives de la Shoah. Dans le contexte de la guerre d’Ukraine, où on déplore de nombreux morts, atrocités et souffrances incommensurables, un clip-vidéo reprenant même les images en noir et blanc de la « Liste de Schindler », met en scène les conséquences de la destruction d’une biscuiterie (« Montalez International ») en Ukraine et par conséquent de la pénurie dans l’approvisionnement des « Cent Wafers », toujours coloriés en jaune. Les souffrances des juifs se transforment brusquement en un problème de production rentable : « il faut faire produire des biscuits par ces juifs de « Schindler ». Rien n’est épargné : ni la scène finale où ce sont des paquets jaunes qu’on dépose sur la tombe d’Oscar Schindler, ni l’image célèbre de la petite fille à la robe rouge (seule note de couleur du film) qui dans le clip porte un paquet de biscuits jaune. Les auteurs savent-ils seulement qu’en fait une petite fille avec une robe rouge a été filmée par un amateur dans le ghetto de Cracovie et que ce film a été retrouvé dans les archives du sinistre Hans Frank, gouverneur général de Pologne, surnommé le « Bourreau de la Pologne », et condamné à la peine de mort pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, à Nuremberg.

Heureusement, il s’est trouvé parmi les organisations soucieuses des Droits de l’Homme des personnes qui ont réagi d’une manière remarquablement digne en critiquant l’attitude scandaleuse des auteurs de l’émission.

Suite à ces interventions, la VRT a présenté ses excuses et donné raison aux arguments avancés par ces critiques.

Citons l’« Organe de Consultation entre Juifs et Chrétiens de Belgique », l’OCJB, dont la réaction énergique et efficace a grandement contribué aux excuses de la VRT (le texte complet et circonstancié de H. D. Sinnaghel et L.Verbouwe se trouve en français  sur le site de l’ « Eglise Protestante Unie de Belgique », l’EPUB : https://fr.protestant.link/les-biscuits-cent-wafers-dans-une-parodie-de-la-liste-de-schindler-passee-au-crible/ et en néerlandais sur celui de la « Verenigde Protestantse Kerk in België » : https://nl.protestant.link/cent-wafers-koekjes-in-een-parodie-op-schindlers-list-gelaakt/

Rappelons que l’OCJB est intervenu à maintes reprises pour combattre l’antisémitisme. L’affaire du Carmel d’Auschwitz en est un des nombreux exemples

Quant à la direction de Kazerne Dossin, elle a invité les responsables de l’émission du 7 avril à venir visiter le Musée de la Déportation et son Mémorial, visite suivie d’une discussion, en espérant que cela les fera réfléchir et les responsabilisera pour l’avenir.