Home / Nouvelles / Première Page / Commémoration du 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz dans la Grande Synagogue de Bruxelles - Grande Synagogue de l’Europe, lundi le 26 janvier 2015
Discours du Premier ministre de Belgique, M. Charles Michel
Mesdames & Messieurs,
Dames en Heren,
Il y a 70 ans, les Alliés découvraient avec stupeur l’horreur indicible des camps de la mort. La Shoah n’a pas d’équivalent dans l’histoire pourtant riche en atrocités.
C’est un crime industriel, planifié et méthodique. C’est un crime contre l’essence même de l’homme. C’est un crime qui entendait dénier à une partie de l’humanité le droit d’en faire partie.
C’était il y a septante ans. C’était hier.
Aujourd’hui, je me tiens devant vous pour commémorer ce tragique événement. Je me tiens devant vous pour rendre hommage à ces six millions de Juifs exterminés durant la guerre.
Je me tiens devant vous pour réaffirmer notre condamnation de ce crime à jamais impardonnable. Pour ces raisons, je serai demain à Auschwitz Je participerai aussi le 5 mai au train des 1000.
Mais aujourd’hui, je suis là également pour vous exprimer la solidarité du Gouvernement envers votre communauté à nouveau frappée par la haine antisémite.
Je vous le dis avec force: notre solidarité est absolue. Notre solidarité ne souffre d’aucune ambiguïté.
In Frankrijk hadden de vreselijke aanslagen op Charlie Hebdo en Hyper Cacher onschuldigen als doelwit. We weten nu waarom ze vermoord zijn. Ze zijn vermoord omdat ze journalist waren. Ze zijn vermoord omdat ze politieagent waren. Ze zijn vermoord omdat ze joods waren.
In België werden acht maand geleden vier mensen koelbloedig vermoord in een museum vlakbij.
Deze misdaden liggen in lijn met een dramatische spiraal van toenemend antisemitisme in België. In 2014 werden 60% meer antisemitische daden gepleegd.
Enkele weken geleden verliet de jonge Sarah het atheneum Emile Bockstael omwille van het antisemitische gepest van haar medeleerlingen. Zij was de laatste joodse leerling op die school.
Enkele maanden geleden gooide iemand stenen op een autobus met joodse kinderen op weg naar Antwerpen. Zoveel andere soortgelijke feiten tonen dat het dodelijke gif van het antisemitisme zich in de maatschappij heeft verspreid.
Ik weet dat uw gemeenschap momenteel diep getraumatiseerd is. Daar ben ik mij ten volle van bewust. Ik deel dat trauma.
Ik weet hoe zeer u bezorgd bent om uw veiligheid en die van uw naasten. Ik weet hoe choquerend het moet zijn om soldaten te kruisen die uw scholen bewaken.
Ik ben verontwaardigd dat onze scholen moeten worden omgebouwd tot bunkers. Ik ben verontwaardigd dat u gedwongen wordt om constant onder politiebescherming te leven.
Waarom hebben we het antisemitisme niet eerder de kop kunnen indrukken?
Na de Tweede Wereldoorlog werd onze samenleving heropgebouwd rond de belofte “dat nooit meer”. Hoe is het in Europa zo ver kunnen komen dat de veiligheid van de joodse burgers opnieuw bedreigd wordt?
Ik aanvaard dit niet. Geen enkele Belg mag dit aanvaarden.
We weten dat het antisemitisme niet nieuw is. We weten dat het al duizenden jaren bestaat. Maar we hebben het kunnen indijken, zelfs neutraliseren.
Decennia lang konden joodse kinderen vreedzaam school lopen in België. Dat kinderen met een verschillende afkomst samen onderwijs volgen in dezelfde scholen is eigen aan een open en tolerante maatschappij.
Het is die maatschappij die wij uitdragen. Het is die maatschappij die wij willen verdedigen. We mogen deze regressie niet aanvaarden.
Selon une récente enquête menée auprès de 5800 personnes dans les 28 pays de l’Union Européenne, 76% estiment que l’antisémitisme s’est aggravé depuis 5 années. Et près de 40% des Juifs interrogés en Belgique envisagent de quitter le pays.
La lutte contre l’antisémitisme est donc un échec. Les lacunes sont criantes dans notre apprentissage de la citoyenneté et dans la transmission des valeurs universelles auprès des jeunes générations.
Je refuse que vous vous sentiez contraints de faire ce choix. Aucun Belge ne doit se voir contraint de faire un tel choix. Pour paraphraser le Premier Ministre français : « La Belgique sans les Juifs ne serait plus la Belgique ». L’Europe sans les Juifs ne serait plus l’Europe.
Dans l’immédiat, le gouvernement a renforcé le niveau d’alerte et a adopté 12 premières mesures contre le terrorisme et le radicalisme.
Le recours à l’armée pour renforcer la surveillance de certains sites sensibles, le renforcement des moyens pour nos équipes de renseignement et de sécurité, le durcissement de l’arsenal pénal contre le radicalisme et le terrorisme et, la mise en place d’un Conseil national de sécurité constituent quelques-unes des mesures opérationnelles déjà décidées.
Mais nous devons aussi nous attaquer plus spécifiquement et plus durement à l’antisémitisme. Je veux faire de la lutte contre l’antisémitisme une cause nationale.
Evidemment, l’antisémitisme est déjà pénalement punissable. Mais nous entendons désormais appliquer une politique de « tolérance zéro ». Nous voulons que les policiers actent toutes les plaintes, que ces dernières soient communiquées à la justice et que la justice les poursuive.
Et, nous n’entendons privilégier des victimes par rapport à d’autres. Quand un acte antisémite est commis en Belgique, ce n’est pas seulement les Juifs qui sont atteints. C’est la société belge toute entière qui est agressée.
Je pense aussi à ce texte célèbre du pasteur allemand Martin Niemöller et je cite :
“Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester.”
S’attaquer à Charlie Hebdo, c’est s’attaquer à la liberté d’expression, c’est s’attaquer à la liberté de penser, et c’est s’attaquer au socle des libertés et des valeurs démocratiques.
S’attaquer aux Juifs, c’est s’attaquer à la différence, c’est s’attaquer à la diversité, c’est s’attaquer à la tolérance. C’est s’attaquer à notre société toute entière.
Je veux un Etat debout et ferme qui agit sans faillir et sans trembler dans sa mission de gardien de la sécurité et de la liberté.
Het SOMA-verslag heeft ons recentelijk herinnerd aan een pijnlijke bladzijde uit onze geschiedenis. Tussen 1939 en 1942 stelde de Belgische staat zich “meegaand” op ten aanzien van de Duitse bezetter, die de staat aanmaande zijn afschuwelijke jodenvervolgingsbeleid mee te helpen invoeren.
Afgelopen jaar heeft de Senaat unaniem een resolutie aangenomen waarin hij “plechtig erkent dat de Belgische overheid, op een voor de democratie onwaardige manier gecollaboreerd heeft met de Duitse bezetter.”
We gaan het verleden niet opnieuw beleven. Dat zullen wij niet toestaan! Mijn regering en ikzelf zijn ons ten volle bewust van de ernst van de situatie. We zijn vastbesloten streng op te treden tegen het toenemende antisemitisme. Ik wil u nogmaals onze absolute solidariteit verzekeren.
Dames en Heren,
Vandaag vormen we één front tegen radicalisme, fanatisme en terrorisme. Wij zijn verenigd en vastbesloten tegen antisemitisme.
Vandaag zijn we hier samen omdat we nooit mogen vergeten.
Vandaag staan we allen recht en voelen we ons allemaal joods.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, nous sommes tous unis contre le radicalisme, le fanatisme et le terrorisme. Nous sommes unis et déterminés contre l’antisémitisme.
Aujourd’hui, nous sommes rassemblés contre l’oubli.
Aujourd’hui, nous sommes debout. Et nous nous sentons tous Juifs.
Discours du Professeur Julien Klener, Président du Consistoire Central Israélite de Belgique.
Dames en Heren,
Over Auschwitz denken is balanceren tussen sprakeloosheid en de plicht tot memorerend spreken. Auschwitz is dat inktzwarte tijdvak, die onheilsplek in het land van de dood, waar iets gebeurd is wat er nog nooit gebeurd was. Auschwitz is synoniem voor de godsgruwelijke, onverwoordbare aanslag op de idealen van een ethisch redelijk en rechtvaardig wereldbeeld. Auschwitz, of hoe een onderliggende ideologie van diep in het bloed gedrongen apocalyptische haat, leidde naar vernietigingskampen die in hun tomeloze kwaadaardigheid alle fantasieën over de hel overtroffen en die complete coherente werelden waren met als eigen tijdmaat pijn en ontluistering gefundeerd op de technologie van de zinloze ontmenselijking. Lijken werden er geproduceerd zonder enig ander doel dan de productie van lijken.
La nouveauté radicale à Auschwitz, ce lieu et ce concept qui écorchaient et écorchent ma vie, notre vie, ne résida pas dans la technique seule, mais dans la destruction d’une notion immémoriale qui veut qu’un homme, ou une femme, reste une personne même dans le déplaisir qu’elle peut inspirer car comme le disait le philosophe judéo-français Lucien Levy-Bruhl : « L’homme n’est l’homme que parce qu’il a su se réunir à l’homme ».
La mort ignominieuse réservée aux victimes, traitées comme des poux, chassées de la condition humaine, niait chez elles, l’humanité qui aurait pu encore les relier à l’espèce commune. Auschwitz marque ainsi un tournant irréversible par le massacre et le déploiement industrialisé de violence, mais aussi par la destruction du substrat qui fait l’Homme. Cette césure a modifié la conscience et l’avenir de l’espèce humaine comme si nous n’allions plus vers la lumière, mais vers le chaos.
Toutefois soulignons ici qu’il ne faut pas oublier tous ceux, qui, au péril de leur vie, ont aidé les pourchassés à déjouer la fatalité. En agissant ainsi, ils n’ont pas seulement sauvé des innocents d’une mort programmée, mais en se dressant contre la barbarie, ils ont rendu au genre humain son honneur bafoué.
Niettemin bleef, naoorlogse decennialang, de hellepoel Auschwitz, die plek die het recurrent-deprimerend morele gedragspatroon van de mens verzinnebeeldde.
Huidige maatschappelijke ontwikkelingen wijzen ons er keer op keer op dat de geschiedenis uit het verleden geenszin abstracte historiek is geworden maar, nog steeds en wellicht meer dan ooit, scherpe actualiteit blijft die noopt tot eensgezinde daadkracht.
Want zonder schroom noch bloedschreeuw, gevoelslam 70 jaar na gruweldata, in fora allerhande, bij extremismen en populismen van divers allooi wordt de nagedachtenis aan de onzen echter herbedolven onder aslagen van vergetelheid en negatie, terwijl zelfs de waangedachte dat Europa en uiteindelijk de wereld in zijn totaliteit gediend zou zijn door eerst de zielen en dan de lichamen van het joodse deel van de mensheid te vermalen, opnieuw gescandeerd wordt door dezen en genen, die van hier tot elders wederom een groezelige walm van de dertiger jaren en van de toenmalige moorddadige neurose, verspreiden.
Vous trouvez peut-être ceci exagéré, pathos, sentimentalité baroque, overdose de contrariétés et culture du pessimisme, mais c’est aussi une soupape de sécurité, sans aucun formalisme officiel, pour ma triste lassitude et ma révolte infructueuse, et pour l’idée que mes syllabes ces temps-ci ne courent qu’après les faits.
La Shoah, avec ses dégâts et son ignominie, n’a-t-elle vraiment pas appris à nos civilisations que les valeurs démocratiques universelles comme la liberté, l’égalité et le respect de la dignité humaine, ne vont pas de soi, qu’elles sont fragiles, comme les sanglantes années d’alors l’illustrent, qu’elles sont une mission que nous devons chérir et surtout accomplir. Serait-il quand même vrai, sans vouloir jouer au diseur de slogan, que « the only thing history teaches us, is that it teaches us nothing ? »
Misschien toch niet helemaal, vandaar de lichtende, uitdragende symboliek en de inhoudelijke sterkte van hetgeen morgen in Polen zal plaatsvinden waar gezagsdragers en verantwoordelijken uit alle werelddelen zullen aanwezig zijn bij de herdenking van de zeventigjarige bevrijding van Auschwitz met onder hen ons vorstenpaar.
Bij lamenteerpakken blijven zitten, aan de treurwilgen blijven hangen en vrome tranen plengen, kan bijgevolg nimmer een optie zijn want, zelfs tegen historisch beter weten in, blijft de joodse, messiaans-positieve traditie geloven in democratische maakbaarheid, ook al voelt men zich soms vereenzaamd, opnieuw geconfronteerd met die millennia-oude wanwoorden en rechtstreekse moorddadigheid. Blijven geloven, met de moed van de hoop, dat daadwerkelijke pedagogische verantwoordelijkheidszin, de komende generaties kan terechtwijzen, is het morele gebod. Verdere prioriteit is, met alle wakkere, waterdichte legale middelen, te ageren tegen hen die puberale en andere warhoofden volstouwen met ondemocratisch gedachtegoed, die complexe wereldpolitiek zoeken te verengen tot een paar kreupele analyses, met als ondertoon letterlijke en figuurlijke dooddoeners waarin de woorden jood en het Westen al te gretig voorkomen. Men kan de verworvenheden van onze mensvriendelijke rechtsstaat toch niet in de aanbieding doen, omdat te velen opnieuw een steeds lagere tolerantiedrempel hebben ? Omdat de democratische waarden helemaal geen gemeengoed zjin gebleven ?
Misschien zijn mijn zinnen slechts povere navelstaarderij en hol zelfbeklag maar leed is echt niet de navelstreng van mijn zijn, doch mag ik, toch ook, herinneren aan een recente uitspraak van de Zweedse auteur Per Ahlmark, tevens voormalig vice-premier, dat “antijudaïsm always begins with Jews , but never ends with Jews, but with destroying democratic institutions and the rule of law”, zoals Auschwitz aantoont.
Plus jamais Auschwitz n’est pas une certitude. Mais « plus jamais Auschwitz » est une mission impérative !
Nooit meer Auschwitz is geen zekerheid. Maar “nooit meer Auschwitz” is en blijft een dwingende, stringente opdracht.