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Tout naturellement, la communauté israélite dAnvers se développe et crée linfrastructure communautaire nécessaire à son essor. La reconnaissance de la Communauté Israélite dAnvers Shomre Hadas intervient en 1876 (A.R. du 7 février). Rapidement, la synagogue de la Pieter Potstraat, par sa situation et sa taille, ne répond plus aux besoins des fidèles et on se met à étudier les possibilités dacquisition dun terrain en vue dy construire un lieu de culte plus approprié. |
Le 7 septembre 1893, on inaugure la splendide synagogue « hollandaise » de la Bouwmeestersstraat, de style oriental, dont larchitecte juif, Joseph Hertogs, sinspirant de projets préalables de larchitecte Ernest Stordiau, réalise ainsi lun des joyaux architecturaux en ce domaine. En 1912, la communauté acquiert un terrain au coin de la Van den Nestlei et de la Oostenstraat afin dy construire une seconde synagogue. Cette dernière, conçue par larchitecte juif Joseph De Lange, sera inaugurée en 1929. La communauté israélite Shomre Hadas, mue par un très grand dynamisme, développe une vie communautaire intense. En 1920, elle nomme le rabbin Mochè Avigdor Amiel, dont lérudition est célèbre. Lune des premières réalisations de ce dernier, dès son arrivée à Anvers, est la création dune école juive de jour pour les enfants de sa communauté, lécole Tachkemoni. Par la formation profane et juive quelle dispense, cette institution deviendra lun des fleurons de la communauté juive dAnvers et lune des écoles juives citées en exemple dans le monde pour son enseignement de grande qualité. |
En 1928, Shomre Hadas acquiert, à titre de cimetière, un emplacement dun hectare dans la petite commune frontalière hollandaise Putte. De 1940 à 1945, lhorreur de la Shoah frappe la communauté juive dAnvers comme toutes celles du continent européen. Dès 1941, plus précisément le 14 avril, lundi de Pâques, le quartier juif dAnvers avoisinant la gare centrale est attaqué par une bande denviron 200 sympathisants de loccupant à lissue de la projection d un film antisémite. Les agresseurs appartiennent majoritairement à la SS flamande, la brigade noire et le VNV. Se dirigeant vers les synagogues de la Oostenstraat, ils brisent, sur leur chemin, les vitres de dizaines de commerces appartenant à des Juifs. Ils pillent ensuite les synagogues de la Van den Nestlei et de la Oostenstraat, y saccagent le mobilier, profanent les objets de culte et mettent le feu aux synagogues, ainsi quà la maison dun rabbin. Cet événement est connu sous le nom de « mini-pogrom dAnvers ». On connaît également le lourd tribut que devra subir la communauté juive dAnvers pendant la période tragique des rafles daoût à septembre 1942 et qui allait coûter la vie à des milliers de ses membres, déportés dans les camps de la mort. Après la guerre, les rescapés de la « solution finale », élaborée par le nazisme à légard de la communauté juive, sattèlent à la reconstruction des institutions juives dévastées. Au lendemain de la Shoah, la communauté juive dAnvers reprend ainsi vie petit à petit. En 1954, la synagogue de la Van den Nestlei, rénovée, est une nouvelle fois inaugurée et porte dorénavant le nom de Romi Goldmuntz. Lécole Tachkemoni devient lAthénée Tachkemoni et compte actuellement plus de 800 élèves, toutes sections réunies. Et la communauté juive dAnvers retrouve un peu de sa superbe dantan, toujours grâce à linvestissement quotidien de ses membres, qui font preuve, plus que jamais, de ce dévouement qui caractérise depuis toujours cette belle communauté. |