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Aux 16e et 17e siècles, il est possible quun certain nombre de conversos ou nouveaux chrétiens (p.e. lhumaniste Luis Vives) aient séjourné à Bruges ; cependant, on nen a toujours pas de preuve évidente. La situation séclaircit quelque peu à la fin de loccupation autrichienne, car dès 1781, Ezechiel de Jongh et Salomon Mendes dAmsterdam, ainsi que Henry Hendrik et Emmanuel Lyon dAllemagne, demandent la citoyenneté communale ostendaise. Après les tergiversations dusage, celle-ci leur est accordée. |
Après la Révolution Française, la situation des Juifs à Ostende reste peu claire : certains Juifs reçoivent des droits civils, mais on ignore si cest le cas pour ceux de la ville côtière. Peu après lindépendance de la Belgique, la constitution de 1831 met le culte israélite sur pied dégalité avec les autres cultes reconnus et le Consistoire Central Israélite est institutionnalisé. Les communautés juives dAnvers, dArlon, de Gand, de Bruxelles et de Liège ne tardent pas à être reconnues officiellement. Comme Ostende ne fait pas partie du lot, cela prouve quil ny a pas encore, dans la ville côtière, le quorum requis. Au 19e siècle, devenue la « Reine des Plages », Ostende finit par attirer un certain nombre de Juifs. On ne connaît pas les chiffres précis, mais on vient encore de découvrir récemment des pierres tombales datant de cette période et qui fourniront sans doute les informations manquantes. A la fin du 19e siècle, on peut trouver quelque 300 familles juives à Ostende pendant la période estivale. Cette situation nouvelle incite le Roi Léopold II à mettre une annexe dun ancien palais royal à disposition pour y aménager une petite synagogue. Le 5 juin 1904, le souverain reconnaît, par A.R., la communauté israélite dOstende. A cette date, on trouve dans la ville balnéaire 100 à 150 Juifs, qui y résident en permanence. Durant lété, les vacanciers font grimper ce nombre de coreligionnaires, qui peut alors atteindre le nombre de 1500 à 2000. Le 10 décembre 1910, la communauté obtient un permis de bâtir une « vraie » synagogue. Conçue par larchitecte juif Joseph De Lange, la synagogue dOstende est solennellement inaugurée le 29 août 1911. Située à la Filip van Maastrichtplein, elle encore en fonction de nos jours. |
Lentre-deux guerres est une période de prospérité pour la communauté israélite dOstende, dont la population va dailleurs doubler. Dans les années 30, le ciel sassombrit au-dessus de lEurope et on voit apparaître les signes avant-coureurs de la tragédie qui se prépare avec larrivée des réfugiés juifs dAllemagne. Un certain nombre dentre eux passent par Ostende, à la recherche dhorizons plus favorables, parmi lesquels Albert Einstein. Mais lheure de la destruction a sonné. Le 10 octobre 1942, les derniers habitants juifs dOstende sont expulsés par loccupant, qui les somme de se rendre dans lune des grandes villes du pays et, surtout, « de ne pas oublier de communiquer la nouvelle adresse ». Pour un grand nombre dentre eux, la nouvelle adresse sera la Caserne Dossin à Malines et les camps dextermination en Pologne. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la communauté israélite dOstende, dévastée par la Shoah, se reconstitue très modestement, consciente que ce ne serait plus jamais comme avant. Grâce au dévouement de quelques familles, parmi lesquels on peut citer les Klener, les Kalter et les Legley, la synagogue et les traditions sont maintenues en vie. Personne ne peut évidemment prédire lavenir, mais lenthousiasme des derniers Juifs ostendais et lappui constant des autorités communales locales font merveille et la superbe synagogue dOstende attend toujours votre visite. |