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elle sétablit dans le quartier dOutre-Meuse où la chapelle désaffectée de lancien Hospice Saint-Julien, transformée en Halle aux grains sous la Révolution, deviendra une synagogue. Le café construit sur son emplacement porte encore aujourdhui le nom de Café du Temple. La synagogue actuelle, conçue en style mauresque par larchitecte Joseph Rémont, est inaugurée le 18 août 1899. Elle se situe à deux pas de lactuel palais des Congrès, à la rue Léon Frédéricq. Les rares documents dépoque sauvegardés, dont un Livre dor, témoignent dune communauté composée principalement de notables. |
Au début du 20e siècle, et surtout après la Première Guerre mondiale, le chiffre des familles se double par lafflux incessant dimmigrés fuyant lEurope de lEst, sa misère et ses pogromes. Le besoin urgent dengager de nombreux travailleurs pour le bassin industriel constitue naturellement une bonne porte dentrée. Nombre dimmigrants sinstallent ainsi à Seraing, où ils constituent une petite communauté autonome, avec son oratoire de la rue du marais, communauté en voie de reconnaissance à la veille de la Seconde Guerre mondiale, mais décimée par celle-ci. Dautre part, Liège, ville universitaire, abrite plusieurs facultés réputées, notamment celle de Polytechnique. La vie y étant un peu moins chère quen France, Liège constitue un pôle dattraction pour de nombreux étudiants juifs, qui échappent ainsi, de surcroît, au numerus clausus et à lantisémitisme qui sévissent dans de nombreuses universités dEurope centrale et orientale. De 23 en 1899, leur nombre passe à 173 en 1908. Dans les années 1925-1927, il y aura environ 500 étudiants juifs inscrits aux Facultés des Sciences Appliquées et de Médecine. Certains dentre eux resteront à Liège, rejoignant leurs coreligionnaires artisans, ouvriers, petits commerçants et colporteurs, pour la plupart de nationalité étrangère. En 1939, la population juive installée à Liège est estimée à 3.000 personnes environ. |
La Shoah va en emporter plus de la moitié et la synagogue sera profanée. Un double tableau, en lettres latines et hébraïques, situé au fond de la synagogue, rappelle la mémoire de certains dentre eux, ainsi que celle de résistants et de soldats juifs ayant combattu contre lAllemagne nazie. De nombreux ornements, vitraux et objets de culte, leur sont dailleurs dédiés. Au lendemain de la tragédie, les survivants, auxquels viendront sajouter de nouveaux immigrants, qui sont souvent des « personnes déplacées », vont tenter un nouveau départ. Déjà en 1945, un grand Seder (repas rituel de Pâque) est organisé pour les troupes américaines cantonnées dans la région de Liège. La Communauté Israélite de Liège participe aux nombreuses manifestations patriotiques et aux inaugurations, notamment du cimetière américain et du monument national à la Résistance. La synagogue et le Foyer israélite, son voisin, poursuivent leurs activités et abritent diverses institutions très actives, comme la WIZO, S.O.S.-Bienfaisance, le Musée S. Kruglanski, le KKL et le Hachomer Hatsaïr, . Actuellement, loffice du chabbath est assuré avec conviction et des cours hebdomadaires de connaissance du judaïsme sont dispensés. Le bâtiment possède un mikvèh (bain rituel), une souccah (pour la fête de Souccot) et une bibliothèque. Parallèlement, la Communauté gère un cimetière à Eysden, en Hollande et deux parcelles voisines au cimetière communal de Robermont . La synagogue est aussi le cadre de conférences, de visites-dialogues avec dautres communautés philosophiques, de visites didactiques destinées aux écoles et même dun concert, en partenariat avec le Musée Juif de Vienne. Chaque année, une chorale denfants se produit à la fête de Hanouccah . |