La communauté israélite de Bruxelles Dès le début du 19e siècle, Bruxelles connaît une communauté juive organisée et reconnue par les autorités. En 1817, Hartog Sommerhausen, personnalité juive hollandaise et adepte du grand philosophe juif allemand Moïse Mendelssohn, s’installe à Bruxelles. Cette « tête pensante » de la jeune communauté prend d’emblée les choses en mains et fonde l’Ecole Israélite Primaire, qui recevra du gouvernement hollandais le titre d’ « école modèle ».
		La capitale brabançonne est déjà dotée à cette époque de deux cimetières israélites. Au lendemain de l’Indépendance, le siège de la communauté se trouve dans une maison louée. En 1834, le Grand Rabbin Elie Carmoly inaugure une synagogue à la rue de Bavière (actuellement, rue de Dinant ; à partir de 1886, le bâtiment deviendra : « la Maison du Peuple »). Quelque 44 ans plus tard, en 1878, le Grand Rabbin Aristide Elie Astruc

dédicacera la nouvelle Grande Synagogue de Bruxelles, située rue de la Régence, suivant de près la reconnaissance de la C.I.B. (A.R. du 7 février 1876) Récemment, le 11 juin 2003, la C.I.B. vient de fêter le 125e anniversaire de sa superbe synagogue, située en plein cœur du quartier royal de la Capitale, entre les grands musées de son centre, le Conservatoire Royal et le Palais de Justice. Il est évidemment difficile d’imaginer meilleure situation pour le lieu de culte central du judaïsme de la Capitale européenne ! et celle de quelques-uns de ses membres les plus éminents, nous conseillons vivement la lecture du superbe ouvrage collectif, par ailleurs richement illustré, édité par la C.I.B. : « La Grande Synagogue de Bruxelles – Contributions à l’histoire des Juifs de Bruxelles – 1878 – 1978 ».

Lors de l’inauguration de la synagogue, l’Echo du Parlement du 22 septembre 1878 en fait un compte rendu élogieux, dans lequel on lit que « la synagogue est de style roman et les éléments décoratifs sont de style byzantin… Les panneaux qui entourent la grande rosace située au dessus de l’entrée portent les noms des douze tribus d’Israël. La partie centrale de l’édifice est terminée par un pignon et couronnée par les Tables de la Loi…. » Suit encore une description de l’intérieur du sanctuaire, avec « les vitraux en mosaïque, les candélabres, la lampe perpétuelle, le grand chandelier à huit branches, l’orgue, … » Si la synagogue est le centre spirituel d’une communauté israélite, celle-ci ne se résume cependant pas uniquement à son lieu de prière, loin s’en faut. Pour qu’une communauté soit vivante et viable, elle nécessite une infrastructure élaborée, des membres qui se réunissent régulièrement en Assemblée Générale pour prendre les grandes décisions qui détermineront l’avenir de la communauté, un Conseil d’Administration pour la gérer au quotidien, un rabbin, des ministres officiants, des ministres du culte, un secrétariat, un service de comptabilité, des œuvres sociales, des activités culturelles, une salle de fêtes et de réunions, un cimetière et un réseau de services qui organisent les cérémonies liées à toutes les étapes importantes du parcours individuel des membres de la communauté. Les rites liés à la naissance, à la majorité religieuse, au mariage, au décès font naturellement partie des relations entre la communauté et ses membres. Ces éléments permettent de mieux comprendre les implications d’une communauté israélite en général et celles de la C.I.B. en particulier.

Par rapport à l’ensemble des synagogues de notre pays, celle de la Grande Synagogue de la Régence remplit cependant encore un rôle supplémentaire qui lui est particulier. En effet, la centralité du lieu, son lien privilégié avec le Consistoire Central Israélite de Belgique qui en découle et les circonstances historiques de son développement lui confèrent le statut privilégié de synagogue officielle du judaïsme belge. Il est donc tout naturel que de nombreuses cérémonies de caractère officiel s’y déroulent depuis son inauguration, c’est-à-dire depuis plus de 125 ans, en présence des plus hautes autorités du pays. D’autre part - et pour les mêmes raisons - la C.I.B. est la communauté par excellence qui, parmi ses homologues, joue, d’une certaine manière, le rôle de vitrine du judaïsme dans la Capitale. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver, parmi ses membres, passés et présents, de nombreuses personnalités de premier rang, tant sur le plan de la communauté juive de notre pays que sur celui de la société belge d’une manière générale. A tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’histoire de la C.I.B., celle de son imposante synagogue